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title Boards of Canada: Terra Incognita
author Patrice Bardot
publication Trax
date 2002/03
issue 50
pages 60-62



Original Text

Boards of Canada: Terra Incognita was an interview (in French) by Patrice Bardot originally published March 2002 in Trax magazine Number 50 pp. 60-62.

This is an original text copied verbatim from the original source. Do not edit this text to correct errors or misspellings. Aside from added wikilinks, this text is exactly as it originally appeared.


Boards of Canada: Terra Incognita

Interview Par Mail

Texte: Patrice Bardot

Photos: Peter Iain Cambell


Le splendide Geogaddi maroue le grand retour du cultissime Boards of Canada groupe le plus mystérieux de toute la sphère électronique et maître incontesté d'une électronica chaleureuse et nostalgique.


Enfin. Pratiquement 4 ans que nous attendions ce moment. Depuis la sortie en avril 1998 du sublime album Music Has The Right To Children, l'électronica à facettes du duo écossais Boards Of Canada n'a cessé de hanter notre platine et d'accompagner nos états d'âmes. Certes, il y a un an et demi, les quatre titres du EP A Beautiful Place Out ln The Country composèrent un intermède de choix, histoire de tromper l'attente de la tribu croissante des amoureux des compositions naïves et nostalgiques de Michael Sandison et Marcus Eoin. Et puis subitement la sortie de Geogaddi, sans cesse repoussée, fut annoncée alors que nous n'y croyions plus. Pas de disque promo envoyé à la presse, nulles déclarations fracassantes: pratiquement une stratégie de l'absence, finalement sans surprise pour un groupe qui a toujours cultivé sinon le goût du secret, au moins celui de la discrétion absolue.

Préférant s'exprimer à travers la grâce, la mélodie, et le mystère émanant de leurs compositions, les deux complices refusent la plupart du temps de rencontrer les journalistes. D'où l'intérêt de cette rare interview, parfois cryptique, dont la concrétisation s'apparente quand même à un parcours du combattant: pas de séances photos, questions transmises par e-mail, un label qui perd leur trace ... Mais seul le résultat compte et après avoir laissé ces derniers temps les légions d'imitateurs s'exprimer sur une scène électronica bien encombrée, place maintenant aux originaux.


Pourquoi tant de mystère autour de vos personnalités?
Mike: J'aime croire que la musique parle pour nous. Nous n'avons jamais eu l'intention de devenir des pop stars. Nous ne sommes pas intéressés par le fait de devenir des personnes connues. Nous pensons que ce genre de souhait affecte la musique. Or, c'est la musique qui doit être importante. Nous n'avons jamais voulu devenir un groupe culte.Nous essayons juste de rester nous-mêmes, mais parfois les choses échappent à notre contrôle. En l'absence d'information sur nos personnalités, les gens ont commencé à délirer. Dès le début, nous avers décidé de rester en retrait et de ne pas avoir nos têtes sur la couverture des magazines. Mais nous n'avions pas prévu que cette attitude rendrait les gens encore plus curieux!
Boards Of Canada est souvent qualifié de meilleur groupe électronica ...
Marcus: Quel grand compliment! Je ne sais pas si nous le méritons. C'est un peu étrange car nous avons du mal à imaginer qu'il y a des personnes qui écoutent notre musique. Nous sommes verrouillés sur nous-mêmes, dans notre petit monde et nous pensions être les seuls à écouter notre musique.
Que pensez-vous de vos imitateurs?
Marcus: Parfois, j'entends des compositions d'autres groupes et j'a l'impression que notre son les a influencés. Mais là où je vois le plus de similitude, c'est avec la musique utilisée par la publicité au cinéma ou à la télévision. C'est marrant parce qu'une de nos grosses sources d'inspiration a été justement le son des jingles et des pubs télé. Alors la boucle est bouclée, si à notre tour nous influençons ceux qui composent actuellement pour la télé.
Classique est certainement l'adjectif le plus utilisé lorsque l'on évoque votre musique ...
Mike: Nous essayons effectivement de composer une musique susceptible de résister à l'épreuve du temps. C'est pour cela que nous évitons de rassembler des morceaux qui se rattachent à un style musical précis. Nous voudrions que les gens qui écouteront nos disques dans vingt ans y trouvent toujours quelque chose de spécial en dehors de la musique.
Quel était votre état d'esprit pendant l'élaboration de Geogaddi?
Marcus: Nous l'avons réalisé sur une longue période, presque deux ans. Notre état d'esprit était donc très fluctuant. Nous avons connu des hauts et des bas dans nos vies personnelles, qui se sont probablement reflétés dans les montées et les descentes de notre musique.
Geogaddi est-il un album conceptuel?
Mike: C'est une collection d'idées que nous voulions mettre en pratique. Nous n'avions rien planifié, nous étions dans un certain d'esprit et nous avons essayé d'écrire le plus de morceaux possibles. Au final nous pourrions réaliser un autre album qui serait totalement différent avec tous les morceaux que nous avons mis de côté. Geogaddi possède tout de même une sorte de thématique autour du lavage de cerveau et de la perte de mémoire qui revient par bribes.
Quelle est la signification de Geogaddi?
Marcus: C'est à l'auditeur de trouver! Pour nous c'est une combinaison de mots cachant toutes les influences à la base de l'album. Si l'auditeur peut détecter ces influences, il comprendra alors ce que signifie ce Geogaddi.
Naïf, psychédélique et mélancolique: ces qualificatifs correspondent-ils à cet album?
Marcus: Oui, mais c'est encore plus que cela. Certains mots peuvent être trop clichés lorsque l'on décrit notre musique. Si certains titres sonnent très naïfs ou simples, c'est parce que nous savons ce que nous faisons, nous les avons produits pour sonner comme cela.
Quel mot correspond le mieux à ce que vous ressentez lorsque vous composez: souffrance, joie, libération?
Mike: Les trois à la fois. La souffrance, en raison de la quantité de travail que nous mettons dans chaque chanson et du temps que nous donnons de notre propre vie juste pour créer de la musique. La joie de créer une œuvre qui au final nous satisfait, et qui va au-delà de la réunion de plusieurs sons ensemble. Et la libération, parce qu'une fois que tu as fini un morceau ou un album, le processus t'échappe complètement et tu peux tracer de nouveaux plans.
Geogaddi utilise beaucoup de voix ...
Mike: Nous aimons le son des voix. Tu n'as pas besoin de comprendre le sens des mots, parfois cela suffit d'entendre une voix ou un certain mot. Nous aimons cette idée de suggérer certains mots ou phrases. Dans le futur, nous aimerions réaliser quelque chose d'entièrement vocal. D'ailleurs nous avons déjà enregistré des morceaux dans ce style.
Le dernier titre est complètement silencieux, c'est le quart d'heure d'humour de l'album?
Mike: Tout dépend si tu penses que c'est du silence ou pas .. Nous l'avons mis parce qu'il nous semblait que le titre précédent, "Corsair", est tellement beau qu'il ne pouvait être suivi que par du silence, une sorte de parenthèse méditative. Nous ne voulions pas que l'ambiance de ce dernier titre soit gâchée par le bruit du CD qui se termine ou du lecteur qui fait cling-clang.
Quel est votre secret pour rendre si organique une musique technologique?
Marcus: Je ne crois pas qu'il y ait un secret. Juste l'utilisation d'un certain nombre de possibilités techniques pour trouver des sonorités chaleureuses. Nous préférons le son des sixties et des seventies car c'etait analogique, et c'est ce qui manque à nombre de productions actuelles. Depuis que nous avons sorti Twoism en 1994, la scène électronique est devenue énorme. C'est inévitable car avec le développement de la technologie, il est devenu facile de composer avec un équipement minimum, un ordinateur et un logiciel. Les artistes électroniques que je respecte se souviennent que la musique c'est autre chose que des beats complexes programmés avec un logiciel. Cornelius par exemple utilise énormément la technologie mais il la rend très chaleureuse, humaine. Aujourd'hui, il est très facile de faire quelque chose de propre, de très bien produit, parfaitement "dans le ton". Mais c'est oublier un peu vite que ce sont les imperfections des anciens enregistrements qui leur donnent leur caractère. En travaillant dur, il est possible de recréer ces défauts. De toute façon, nous n'écoutons pas souvent de musique électronique.
Vous attachez beaucoup d'importance aux visuels ...
Mike: Concernant la pochette, nous essayons de créer un style graphique qui complète le son. Nous travaillons tout le temps sur l'aspect visuel: par exemple nous créons des courts-métrages en super 8 pour accompagner nos concerts. Nous ne considérons pas cela comme accessoire car lorsque nous composons, nous imaginons souvent une bande-son pour un film ou un travail visuel. Ensuite lorsque nous donnons un concert ou lorsque nous devons décider du graphisme d'une pochette, nous aimons que ces idées soient sous-jacentes.
Comment vous relaxez-vous?
Mike: Nous sortons avec des amis, nous faisons des fêtes, des feux de camp. Nous essayons d'être souvent dehors, de passer du temps à la plage avec nos amis. Je conduis beaucoup ma voiture, parfois j'emmène ma copine en France. Et nous passons des journées à écouter les disques que l'on nous envoie. Marcus emploie tout son temps libre a faire du snowboard en France. Nous effectuons aussi des stages de survie.


Geogaddi (Warp/Pias)

www.boardsofcanada.com


Translated text

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Scans

References